dimanche 7 mars 2010

Lettre ouverte - THD - régionales - 3e réponse rçue

« Pour une Gauche Anticapitaliste et Ecologiste »

Liste présentée par le NPA

et soutenue par Olivier Besancenot

contact :anticapitaliste.ecologiste@gmail.com

Laurence Lyonnais

A

Collectif de lutte contre le bas débit

Association intervillage Net-iKi

1 rue de la Platière

39100 JOUHE

assoc.netiki@gmail.com

Madame, Monsieur,

Nous vous remercions de votre interpellation sur la question du bas débit en secteur rural. En effet, votre questionnaire donne l'occasion de montrer par un exemple concret, ce qu'il advient des services publics et de l'égalité de traitement sur le territoire lorsque c'est la loi du marché et de la concurrence qui prévaut.

Le Conseil régional, bien qu'ayant pour compétence l'aménagement du territoire, s'est peu investi sur la question du haut débit en secteur rural, alors qu'il a réalisé pourtant un maillage haut débit pour les lycées qui relèvent de sa compétence... Ceci étant, il faut en premier lieu dénoncer le fait que le législateur national n'a pas voulu retenir le haut débit comme un « service public universel ».Liberté a été laissée aux opérateurs concurrentiels pour venir équiper des territoires. C'était donc – au plus sommet de l'Etat- entériner le fait que certains territoires « non rentables » ne seraient jamais équipés ou alors très mal desservis. Cela s'inscrit dans la même logique que celle de l'Union Européenne (traité constitutionnel européen) qui privatise tous les services publics et érige la « concurrence libre et non faussée » en dogme libéral qui s'impose à tous. C'est contre cette remise en cause fondamentale du service public et de son rôle d'aménagement égalitaire du territoire que nous nous élevons tout d'abord.

En ce qui concerne le haut-débit, le secteur s'est donc complètement retrouvé à la merci des opérateurs en concurrence entre eux avec obligation d'interopérabilité (c'est à dire que France Télécom étant le seul à pouvoir intervenir sur les répartiteurs téléphoniques, on va forcément vers des solutions « bricolées » qui ne sont pas la fibre optique). Or vous avez tout à fait raison de défendre la solution « fibre optique pour tous », qui bien que la plus coûteuse à court terme est la plus durable, la plus fiable et aussi celle qui pose le moins de problèmes sanitaires. En effet, le recours aux solutions Wifi et Wimax posent le problème de la multiplication des champs électromagnétiques et de leurs conséquences sur la santé humaine.

Les dispositifs de subventions bricolés et financés par la Région, les Conseils généraux et l'Etat permettent d'enrichir des opérateurs peu scrupuleux, qui empochent des subventions publiques pour un service médiocre et qui reste cher pour leurs clients. Alors que les mêmes opérateurs réalisent des profits très importants dans les secteurs urbains, il faudrait leur donner de l'argent public pour venir équiper le secteur rural ! Dans notre programme pour les élections régionales, nous nous opposons à cette logique de subventionnement du secteur privé par de l'argent public car cela ne rend jamais les services promis (c'est aussi valable pour le développement de l'emploi).

Nous défendons au contraire une logique de service public de la téléphonie et des télécommunications afin de mettre « hors marché » ces domaines et d'assurer enfin une desserte de tous les territoires. L'exemple du haut débit montre bien que si on laisse la libre concurrence régner, ces sont les territoires et les personnes les plus pauvres, les plus excentrés, qui en font les frais.

Que peut faire une Région ? Equiper tout son territoire en fibre optique, ajouter de nouveaux répartiteurs, ce sont des travaux coûteux que la région ne peut assumer seule. Il faut donc que les régions se fédèrent, avec l'appui des citoyens, pour obliger l'Etat à faire du haut-débit un service universel et obliger l'opérateur historique à réaliser les investissements nécessaires en fibre optique. On pourrait alors les financer en taxant les profits énormes réalisés par l'ensemble des opérateurs internet et téléphonie actuellement en place. L'objectif étant à terme de reconstruire un service public dans ce domaine. Nous sommes également favorables à une recherche indépendante sur les conséquences pour la santé des ondes électromagnétiques.

Vous citez les paysans dans votre courrier, sachez que ces derniers ont également besoin du haut débit maintenant pour effectuer un certain nombre de démarches et gérer leur exploitation : nous sommes donc tous concernés. Dans les années 1960, bien que cela ait pris des mois, tout le territoire français -jusqu'à la dernière ferme – a été équipé du téléphone. Il n'est pas admissible, 50 ans plus tard, qu'au nom du profit et de la concurrence, il ne puisse pas en être de même pour le haut débit.

Pour remettre les choses à l'endroit, il faut continuer et amplifier des mobilisations comme la vôtre et les unir à celles qui plus globalement refusent la privatisation des services publics (en secteur rural comme en secteur urbain : la Poste, ONF, hôpitaux, éducation, EDF-GDF...etc). C'est à la fois la même logique et les mêmes conséquences partout. C'est la seule façon de faire pression sur l'Etat et les Régions pour obtenir le développement des services publics et leur accès à tous et toutes, dont le haut débit.

Espérant avoir répondu à vos questions et nous tenant à votre disposition pour envisager des actions unitaires dans le cadre des services publics, nous vous souhaitons bonne continuation et vous adressons nos salutations anticapitalistes et écologistes.



Pour la liste Pour une gauche anticapitaliste et écologiste,

Laurence Lyonnais, tête de liste régionale.


Récapitulatif : lettre ouverte, réponses, participations au débat

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